Jour 3 : Un projet, deux missions!
« Quand je les vois jouer comme ca, j’ai vraiment envie d’aller me joindre à eux ! Dommage que je n’aie pas les bonnes chaussures » s’est exclamé Manu en réalisant sur l’instant l’énormité de ses propos.
En effet, devant une bonne vingtaine d’enfants qui s’amusaient à pieds nus, la remarque avait de quoi interpeler… Preuve en est, s’il en fallait encore une, que le décalage et les différences entre leur monde et le nôtre sont absolument criants voir alarmants!
Rebaptisée par tous les coachs de l’asbl la « fosse aux lions », le terrain de Kimisagara ne pourrait assurément laisser personne insensible. A chaque fois que nous nous y rendons, nous retrouvons toujours plus de gamins de tous âges à la recherche d’un peu d’attention et d’occupation.
De 10 mois à 21 ans, tous les enfants que nous rencontrons sur place nous bouleversent par leur attitude, leurs tenues (ou malheureusement l’absence de vêtements décents) et leur besoin d’exister, de jouer.
Fortement isolé dans une sorte de cuvette, et entouré de collines de parts et d’autres, le complexe de Kimisagara est sans doute le point central d’un quartier isolé, extrêmement pauvre et très peuplé.
Inutile donc de dire que la venue de 8 Muzungus (ou « étrangers » en français) armés de dizaines de ballons, de chasubles et de matériel en tous genres ne passe pas inaperçue et attire tous les jours un peu plus de stagiaires…
Il n’est vraiment pas facile pour les membres de l’équipe Rafi’Kids de maintenir une autorité et une rigueur dans les entrainements et les exercices alors que nous prenons toujours un peu plus conscience de l’immense cadeau que nous leur offrons de par notre simple présence.
Ce contexte est très loin d’être identique au Club Rafiki où l’on rencontre des joueurs qui se présentent plus pour le basket et où les entrainements se déroulent dans une ambiance chaleureuse mais avec des exigences élevées.
« Un cadre idéal et une expérience hors du commun pour un passionné comme moi » nous confiait Gaetan Comte, un Suisse rencontré à Kigali, qui avait entendu parler du projet et qui nous a proposé de consacrer une partie de ses vacances pour nous filer un coup de pouce pour la semaine de stage.
Au final, le basketball a toujours servi de fil rouge au projet Rafi’Kids mais la finalité reste inchangée et le but ultime est d’encadrer, former et aider les enfants de Kigali en difficulté et leur donner des clés d’avenir. Qu’ils soient passionnés de basketball ou non…
La journée de Jérôme Jacquemin :
« J’ai personnellement été profondément touché par les gamins qui courent derrière la voiture à notre arrivée en chantant et en criant. Leur recherche permanente de contacts (nos bras, nos cheveux,…).
Ces mêmes enfants qui se précipitent pour amener le matériel sur le terrain ou le remettre dans la voiture, qui chantent à la fin de la séance d’entrainement (voir notre vidéo sur facebook).
Et surtout cet échange aussi surprenant que surréaliste pour nous:
– « Coach ? A quelle heure est l’entrainement demain ? »
– « A 9h précise »
– « OK merci, j’irai puiser l’eau avant pour me laver et venir à l’entrainement alors, merci »
La journée d’Alain Denoel :
« Aimable, Jean Dormesson, Bienvenue, Quatre Moteurs Faustin, … Des personnages et surtout des prénoms étranges qui ont égayé ma journée !
Une journée haute en couleurs et marquée par une complicité grandissante entre les coaches Rwandais et notre staff ; Une journée marquée par une remise en question des coaches par rapport à nos missions et aux raisons de notre présence… »